Cher communiant, toi qui ce samedi 14 mai à l’église Saint-Isaac-Jogues et ce dimanche 15 mai à l’église Sainte Anne recevra pour la première fois le corps du Christ dans tes mains et ton coeur, je te salue.
Je profite de cette dernière fois que je pourrai prendre la parole avec toi. Je t’écris cette lettre pour te donner mes dernières recommandations avant que tu ne quittes l’église.
Je sais que cela fait longtemps que tu vois les grands recevoir l’hostie à tous les dimanches. Tu te posais probablement la question pourquoi tu ne pouvais recevoir toi aussi l’hostie. C’est tout simplement que ce que tu recevras aujourd’hui est un des plus grands trésors de l’Église. Avant de te remettre ce trésor entre les mains, il fallait que tu puisses comprendre ce que tu recevais. Ce n’est peut-être pas encore très clair dans ta tête et dans ton coeur, mais je veux que tu saches que ce que tu reçois maintenant est précieux.
Lors du dernier repas de Jésus avec ses disciples, Jésus a béni le pain et a dit : « Ceci est mon corps livré pour vous. » Puis il a fait la même chose avec la coupe de vin : « Prenez, ceci est mon sang livré pour vous. » À la fin du repas, il a dit : « Vous ferez cela en mémoire de moi. » C’est pour cela que nous recommençons souvent cette célébration de l’eucharistie pour nous rappeler l’amour de Jésus.
Maintenant, tu fais partie des grands, tu pourras toi aussi recevoir cette présence de Jésus. Ne te fais pas de souci, tu n’es pas cannibale. C’est Jésus lui-même qui veut entrer en toi pour que tu n’aies plus à le chercher, pour qu’il devienne ton ami proche. Quand tu le reçois dans ton coeur, fais-toi un petit moment de silence, un moment de prière comme on le faisait dans l’église. Ce petit moment de silence est seulement pour toi et pour Jésus. Dis-lui ce que tu vis dans ton coeur, comme la grand-maman, la petite fille et le papa aveugle du film. Fais ta propre prière et racontes-lui ce qui est important dans ta vie. Ça peut être ta joie, ta peine, ton inquiétude ou encore ton espérance. Prends le temps de lui parler. Il se peut qu’il y ait autour de toi du bruit, de la musique, des gens qui bougent. Ferme tes yeux, ferme tes oreilles au bruit et parles-lui.
Je souhaite que tu choisisses de faire de Jésus un ami pour la vie. Qu’il puisse t’accompagner et te montrer le chemin de l’amour. Jésus désire être dans ton coeur pour t’aimer infiniment.
Une vocation du baptême
Ce dimanche est le dimanche pour la prière pour les vocations. C’est aussi le temps de faire une collecte pour les vocations sacerdotales. Notre Église a besoin de ces personnes qui s’engagent totalement pour le bien des communautés et des gens qui veulent suivre les pas de Jésus Christ. Nous voyons présentement un manque à gagner auprès des prêtres.
Mais revenons un peu en arrière. Une vocation commence au berceau. Dès les premiers mots qu’un bébé entend, il reconnaît l’amour, le bien-être et la paix. Dès les premiers pas dans la vie, un enfant assimile les émotions de son entourage. Et cela détermine une partie de sa vie. Lorsque ses parents lui présentent leur foi en Jésus le Christ, voilà que les enfants qui ont confiance en leur parents écoutent. Ils font confiance et écouteront. Ils feront même les catéchèses et les activités avec leurs parents. Ils vivront leur foi à leurs mesures selon leurs capacités. Et puis viendra l’adolescence et le contact avec des amis qui viendront offrir de nouvelles possibilités et de nouvelles manières de voir la vie. Il y en aura qui s’éloigneront de la foi de leurs parents et d’autres qui y resteront proches. Et puis viendra un jour où d’autres amis les amèneront à l’Église. Ce sera par des activités musicales, un voyage ou bien un groupe de partage et de prière. Et là, ils pourront renouer avec leur foi. Et une nouvelle décision se déroulera dans leurs coeurs.
Tout ce processus est angoissant pour les parents, car ils ne contrôlent plus rien. Ils doivent faire confiance à leur enfant, à Dieu, à l’Esprit Saint. Et pourtant, ils continuent à témoigner jour après jour de leur attachement au Christ.
C’est ainsi que des prêtres se développent dans notre Église. Ils ne sortent pas de la cuisse de Jupiter, ils doivent sortir de nos familles chrétiennes. Chacun aura son histoire de vie. Chacun aura son parcours avec le Seigneur. Mais chose certaine, l’éducation à l’amour est au coeur de la vocation de prêtre.
Pour cela, notre Église et nos communautés chrétiennes doivent être un support pour ces jeunes qui veulent au moins écouter ce que Jésus peut leur dire de bon. Nous sommes ces témoins que ces jeunes ont besoin d’entendre. Nous avons besoin que nos familles soient au coeur du renouveau de notre Église. Ce n’est plus de l’espérance qu’il nous faut, mais se donner les moyens pour rencontrer ces familles et les supporter dans leurs quêtes d’amour.