Début du mois de mars, cette période de l’Église qui nous rendra jusqu’aux mystères de la mort et de la résurrection du mois 17 avril, est le carême. Le carême qui veut dire quarante jours, nous installe dans une tradition biblique. Les quarante jours sont un temps que Dieu choisi pour rencontrer son peuple.
Après la sortie d’Égypte, le peuple avait douté de la force du Seigneur. Il avait manqué de nourriture, il avait désiré retourner à l’état d’esclavage parce qu’il trouvait la vie dans le désert difficile. Le manque d’eau et de nourriture avait bien affecté le peuple. Pour cela, le Seigneur avait contraint son peuple à errer pendant 40 ans dans le désert, à recevoir la manne par ses soins. Se laisser nourrir uniquement par la grâce de Dieu. Quarante ans fut le temps nécessaire pour que trois générations de juifs passent. Ceux qui sont entrés dans la Terre Promise, remplie de miel et de lait, n’ont pas été témoins de la sortie d’Égypte. Ils n’ont pu garder que les histoires que leurs pères leur ont racontées.
Quarante jours, c’est le temps qui fut donné à Ninive pour se convertir et tourner leur coeur vers le Seigneur. Suite à la proclamation de la fin de la ville par Jonas, oui, oui, celui de la baleine, le peuple et le roi avaient pris ce temps pour faire pénitence. Au lieu de fuir la ville, ils ont choisi de se conformer au désir de Dieu qui les voulait saints et justes.
Il est plus facile de comprendre dans ce contexte les quarante jours de Jésus au désert pour se faire tenter par le Tentateur. Ces quarante jours sont un signe que Jésus a voulu aussi sauver les péchés des ancêtres. Ces quarante jours furent éprouvants et pourtant Jésus a trouvé dans ce temps d’épreuve, un temps pour s’unir à son Père. Même quand son ventre criait de faim, son coeur était tourné vers le Père pour entendre sa volonté. Quarante jours au désert, pour entrer dans l’intimité de Dieu.
C’est à cela que nous sommes invités cette année. Vivre une intimité avec Dieu. Il y a plusieurs offres pour vivre un carême plein de vie. C’est parfois le temps de se retirer dans un monastère. C’est peut-être le temps au contraire d’entrer dans la vie et d’offrir à ceux qui en ont besoin de pouvoir compter sur notre soutien. C’est l’occasion d’une grande solidarité pour que le monde soit plus beau, en commençant par nous.
Patrick Côté, curé
