L’automne est une saison qui se plait à multiplier les contradictions :
L’automne symbolise la vie et ses exaltations suivi subitement de brusques dépouillements.
L’automne c’est la maison remplie qui tout à coup se déserte, la visite est partie.
L’absence après la présence.
Le silence après les mots.
Ces temps de contraste nous apprennent l’humilité des passages difficiles et des ruptures douloureuses.
L’automne qui dépouille les branches et dévaste les jardins nous rappelle que la vie ne nous appartient pas. Vouloir la retenir quand elle faiblit, c’est appauvrir l’univers. Savoir l’aimer durant son voyage c’est lui faire produire tous ses fruits.
L’essentiel, nous enseigne l’automne, n’est pas l’instant qui passe mais le temps qui dure.
L’essentiel, c’est la vie de l’arbre et non seulement l’épisode des feuilles. L’arbre qui perd se feuilles prépare déjà ses bourgeons pour le prochain printemps.
L’essentiel, c’est la continuité de la vie, c’est l’appel de Dieu à donner encore plus de dynamisme à nos différents projets humains.
« Vouloir retenir la vie quand elle faiblit, c’est appauvrir l’univers ».
Gilles Baril, curé