Les gens me posent parfois la question à savoir comment on peut préparer une homélie. Cette parole qui vient prolonger la Parole de Dieu qui vient d’être prononcée. Parfois, cela tient de l’art et d’autres fois de l’enseignement, et d’autres fois encore d’un coeur à coeur. Dans nos cours d’homélitiques, il est recommandé de prier longuement le texte pour que la méditation en présence du Seigneur puisse apporter ses lumières sur le texte. On recommande parfois aussi de s’inspirer des textes de d’autres auteurs pour arriver à trouver le sens des textes.
Pour moi, une homélie est une occasion de témoigner de la Parole de Dieu. Ce n’est pas uniquement une explication de la Parole de Dieu, mais aussi un témoignage. Cela exige que cette parole puisse d’abord résonner dans mon coeur, dans mon histoire. Comme mon histoire change constamment, vous comprendrez que mes expériences changent aussi. Le cheminement de chaque personne n’est jamais statique. Imaginez que durant la semaine j’ai eu une chicane avec une autre personne (Hé oui ! Ça m’arrive à moi aussi). Il se peut que je sois appelé à parler du pardon ou de la justice le dimanche suivant. Il est fort probable que cela influence ma manière d’aborder le texte. Je devrais faire abstraction de cet événement pour vous offrir une homélie qui soit neutre. Mais ce serait museler mon témoignage.
Il y aussi un autre aspect bien important dans la préparation d’une homélie : faire confiance à l’Esprit Saint. Cela ne veut pas dire de ne pas se préparer. Cela veut dire que si la Parole de Dieu vient de Dieu et qu’elle est pour son peuple, il est nécessaire que Dieu fasse partie du processus. L’Esprit Saint, j’y fais confiance pour me donner les paroles, les mots ou les témoignages pour le peuple de Dieu devant moi. Il m’inspire les mots pour que votre coeur puisse réagir à la parole. Je remarque assez souvent des gens qui entendent un mot ou une phrase et qui décrochent de l’homélie. En hiver il n’y a pas de mouche à compter. Mais je sais qu’un mot peut permettre à la personne de retourner dans son expérience à elle. Et c’est en réagissant à cette parole que l’homélie fait son travail. À ce moment, ce n’est pas moi qui agis, mais bien l’Esprit Saint. Et cela est très bien. Votre expérience fait aussi parti du processus homélitique.
Je vous souhaite de vous laisser toucher par la Parole de Dieu, car elle nous est adressée pour notre bien.
Patrick Côté, curé
