Jean-Baptiste a des doutes sur la mission de Jésus. Il faut dire qu’il s’attendait à ce que celui-ci fasse un grand ménage et qu’il soit éclatant par sa puissance, mais qu’il n’en est pas ainsi. Jésus choisit la voix de la discrétion et du respect de chaque personne. Il ne cherche même pas à se justifier. Il enseigne par son agir que l’œuvre de Dieu ne s’impose pas comme par magie, mais qu’elle se vit au jour le jour grâce à la collaboration de femmes et d’hommes de bonne volonté qui acceptent humblement de se laisser déranger dans leurs certitudes et dans leurs conforts.
Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’interroger des personnes âgées et de leur demander quelle est la plus belle époque qu’ils ont vécu. Tous m’ont répondu : « La plus belle époque de ma vie est celle que je vis présentement… parce que je ressens ce désir social du soutien des défavorisés, parce que je suis témoin de belles réalisations humanitaires et de grandes découvertes médicales, parce qu’il me semble que de plus en plus de gens se soucient du bonheur des autres… »
Oui, nous vivons une belle époque. Oui nous pouvons percevoir malgré notre système politique qui prône la laïcité et la sécularisation que Dieu est à l’œuvre plus que jamais au milieu de nous. Je pense à un auteur (Jean Delumeau) qui écrivait : « Le Dieu d’hier n’était peut-être pas aussi vivant que nous le pensions et le Dieu d’aujourd’hui est peut-être moins mort qu’on voudrait nous le laisser croire ».
Vous trouvez peut-être que je vous offre une vision à l’eau de rose de notre réalité, mais je me laisse conduire par ce qu’on appelle en liturgie « le dimanche rose » où l’Église nous invite à une vision positive. Et j’ajoute que mon premier motif personnel de me réjouir de l’œuvre de Dieu qui se construit autour de nous est votre présence à l’église de dimanche en dimanche. Votre présence nourrit mon cœur et lui donne de la vigueur. Merci d’être « de la bonne odeur du Christ » [II Cor 2, 15] en demeurant complice du Royaume de Dieu à bâtir tout en sachant que la fondation de ce royaume est notre prière personnelle et notre prière communautaire de chaque semaine. Votre foi nourrit notre foi de pasteur. Vos engagements stimulent nos engagements. Et tout ceci nous assure les chemins du bonheur au quotidien.
Gilles Baril, curé